[Angleterre] Yeovil

César est installé aux côtés de Carçon à l'arrière du véhicule de police qui les emmène voir la défunte. Il réfléchit, persuadé que ce drame est en corrélation direct avec le "grand jeu" dont il est une pièce à part entière. Ses compagnons et lui ont été attirés par Camelot. Il doit en être de même pour des personnes bien plus malintentionnées. La preuve en est ; le meurtre d'une innocente jeune femme vient troubler une bourgade jusque là paisible. César se doute que l'agent Etington doit se poser bon nombre de questions, tout comme Éric d'ailleurs. Le fait que Cornwell et Lei se soient fait remarquer la veille, jour où il a lui-même débarquer, peut être sujet à caution...

La Trinité a comme une appréhension. Qu'est-ce que l'assassinat de la jeune Clémente peut bien cacher ? Le Mal serait à l'œuvre et la nature même de César lui somme de prendre les devants. Une fois que la police l'aura entendue, il appellera Cornwell pour mettre ses camarades au courant de l'affaire. En attendant, il va rester aux côtés de Carçon qui est pour le moins désemparé. Il lui faut en apprendre plus sur ce sordide évènement.

Dans la voiture de police en route pour l'hôpital de Yeovil, l'ambiance est des plus morose... et même la radio des agents de police paraît respectueuse du silence, demeurant muette.
César perdu dans ses pensées fixe le bas côté de la route qui défile désormais à vive allure, et peu à peu la terre fait place aux pavés.
Yeovil est une ville à part entière, moderne, industrielle, et donc sans grande identité propre; bien "loin" du village de campagne qu'est Cadbury, avec son unique hôtel... et ses singuliers visiteurs.

Arrivés à destination, les quatre hommes abandonnent le véhicule et le second d'Etington ouvre la marche accompagné de Carçon. C'est alors que, prêt à suivre, César sent une pression au niveau de son coude. Le super intendant lui intime ainsi de rester en léger retrait avec lui, et ce faisant il prend la parole:

Vous comprenez certainement que désormais une enquête criminelle suit son cours. Laissant planer un blanc, l'homme poursuit. Ne vous inquiétez pas, nous avons d'ors et déjà entériné nombre d'alibi auprès des gérants du Camelot Pub. Je vous demanderais seulement une faveur... je ne tiens pas à ce que le MI5 nuise à mon enquête et vous comprendrez que pour eux vous êtes un suspect privilégié, Monsieur Abate. Aussi j'aimerais vous entendre officiellement au commissariat, et surtout si quelque chose d'intrigant devait vous parvenir, n'hésitez pas à nous le faire savoir. Et en particulier si le MI5 venait à pousser une investigation parallèle somme toute illégale pour le moment.

Se rapprochant du duo de tête qui a stoppé à l'entrée du pavillon mortuaire, César capte également les propos du second.

... vous n'aurez qu'à demander à nos deux collègues de vous appeler un véhicule lorsque vous en aurez terminé ici Monsieur Carçon.

Évidemment Éric, nous ne vous laisserons pas rentrer par votre propres moyens, interrompt Etington. Will et moi devons nous lancer en quête de réponses aussi vite que possible. Pardonnez nous de ne pouvoir vous accompagner plus loin.

Et en parfait duettiste, Etington et William prennent congé.

Messieurs, à très bientôt.

S'engouffrant dans le bâtiment, Éric et César se retrouvent face aux deux agents de police susmentionnés. Un simple signe de tête en guise de salut, les "uniformes" ouvrent les portes de la morgue où repose Clémente Nobre. Car, toujours dans un silence lourd, mais quelque part salvateur, Éric identifie bel et bien le visage qu'on lui découvre de sous un drap blanc comme étant celui de sa jeune étudiante...

Spoiler:

Après qu'Etington eut fini de lui parler, César a hoché la tête pour affirmer qu'il se tenait à sa disposition. Il appréhende de devoir rester évasif face au super intendant mais, d'un autre côté, il lui tarde d'en apprendre davantage sur le meurtre de l'infortunée jeune femme...

Devant le corps de l'étudiante française, César serre les poings. Il ne se sent pas d'interroger Éric sur le coup. Il préfère laisser les évènements suivre leur cours pour le moment. La Trinité n'en est pas moins attentive quant à d'éventuels éléments qui pourraient l'informer plus avant sur cette sombre affaire. A qui, ou à quoi, doit-on cet odieux meurtre !?

Spoiler:

Il s'est passé quelque chose au moment où l'un des agents de police à découvert le visage de Clémente: les deux flics ont pâli et ont apparemment pris grand soin de ne pas dévoiler la victime au-delà du menton... Les mains du policier ont tremblées lorsque le drap blanc s'est suspendu au dessus du cou de la défunte jeune femme, et tout à coup son corps s'est raidi, s'empressant de jeter un vif coup d'œil à Carçon.
Puis l'agent s'est aussitôt détendu, posant à nouveau, très délicatement le drap sur le visage qu'Éric venait d'identifier.

A voir le maintien chancelant des deux policiers, César s'interroge. Il devine que l'affaire doit être particulièrement éprouvante. Le visage de la victime vient d'être recouvert mais César peut encore le voir tant l'image de la jeune Clémente était marquante.

Mais que s'est-il passé ? souffle-t-il à l'intention des policiers.

César est persuadé qu'il doit sa présence dans cette foutue morgue à sa nature de Trinités et à tout ce qui en découle. Izrâ'Il elle-même lui a dit qu'il devait combattre les Ténèbres ; et qu'est-ce que le Mal si ce n'est le meurtre d'une innocente ?

Accompagnant Éric qui souhaite naturellement quitter la morgue, l'un des policiers adresse une réponse laconique à César.

Désolé, mais ce meurtre est désormais l'affaire du super intendant Etington. Visiblement troublé l'homme poursuit. Nous,... nous ne pouvons divulguer les éléments de l'enquête... vous comprenez?

Parvenu dans le hall, l'autre policier, quant à lui, se saisit d'un téléphone et fait mander un véhicule à son commissariat pour raccompagner Carçon et Abate.

Dehors, à travers les battants vitrés, on peut voir d'immaculés flocons de neige qui se répandent peu à peu sur le bitume grisâtre.

César acquiesce lorsque les policiers lui disent que l'affaire est du ressort d'Etington. Il prend alors son mal en patience, pressé qu'il est d'en apprendre davantage sur les circonstances du meurtre de la jeune Clémente. Mais avant cela, Carçon doit retourner sur le site pour faire part à ses étudiants du meurtre de leur camarade. Une foutue épreuve que celle-ci se dit le Mozambicain. Il s'approche d'Éric et lui pose une main sur l'épaule, lui adressant un regard qui en dit long sur le désarroi qui l'habite alors. Dans un silence pesant, les deux hommes attendent la voiture qui va les ramener à Cadbury Castle où un mauvais moment attend Carçon une fois encore.

Dehors, César contemple la neige. C'est la première fois de sa vie qu'il en voit ainsi tomber du ciel... Peut-être serait-il fasciné si les circonstances étaient différentes ? Seulement, pour le coup, cette neige a tout d'un linceul à ses yeux.

Tout à coup, sortant César de sa torpeur, son téléphone vibre dans le fond de sa poche. Ce saisissant du vieux portable, il constate qu'il a manqué un appel de Cornwell, mais ce dernier a cependant laissé un message:

...Heuu, salut César, c'était pour te dire qu'avec Xiu on est allé à Downhead, c'est un lieu assez particulier. En effet il paraitrait et je pense que cela est juste, que c'est le lieu où furent enterré les champions de l'Autel noir, la garde d'élite de Mordred. La légende disait pourtant que les chevaliers de la Table ronde les avait décapités et laissé en pâture aux animaux. Bon il commence à neigé je pense qu'on va rentrer à l'hôtel...

La voix de son camarade a quelque chose d'étrange, visiblement enjoué et pourtant tout à la fois méfiante... Bien sûr! Abate est lui aussi assailli par les souvenirs, et comprend désormais que James ne pouvait dire qu'il en avait déduit que les Chevaliers noirs avaient des fidèles. Qui avait donc osé défier les Chevaliers de la Table ronde en édifiant une sépulture à ces anathèmes.

L'oreille toujours suspendu au combiné, l'africain suit Éric à l'intérieur du véhicule qui vient d'arriver pour les ramener à Cadbury Castle, dans le Somerset.

La voiture est en route pour Cadbury Castle. Une fois sur place, César s'éclipsera un moment pour rappeler James. Il laissera ainsi Éric avec ses élèves pour qu'il leur fasse part de la triste nouvelle, et ce en toute intimité.

La campagne anglaise qui se teinte d'un manteau hivernal défile sous les yeux de César mais c'est pourtant dans le vide qu'est fixé son regard. Il repense au temps où on le nommait Tristan, puis réfléchit à l'appel de Cornwell. Dorénavant, même s'il ne peut pas encore l'expliquer clairement, la Trinité est définitivement persuadée que le funeste sort de Clémente Nobre est lié à la lutte à laquelle ses amis et lui ont pris part... Une lutte qui dure depuis des éons en vérité.

Persuadé qu'il lui faut aller de l'avant au plus vite, César se risque à questionner Carçon quant à ce qu'il peut savoir du meurtre de son étudiante :

Ça ne veut peut-être pas dire grand chose mais je suis là si vous avez besoin de moi Éric. Peu importe que je ne sois arrivé qu'hier, je ne peux m'empêcher de me sentir concerné... Quelle foutue drame. Il faut qu'ils choppent le salopard qui a fait ça au plus vite, avant qu'il ne recommence. D'ailleurs, sauriez-vous pourquoi la jeune Clémente n'a pas dormi sur le site cette nuit ?

César par ses mots sort Éric de l'expectative.

Comment? euh... oh.
En vérité Clémente passait bien peu de nuit sur le site.

Puis baissant la tête à nouveau, il reprend.

Je... je me demande ce que nous allons faire. Il faut que j'en discute sincèrement avec mes élèves, il se peut que nous quittions le site désormais...

Et peu à peu l'archéologue finit par marmonner quelques bredouillis, comme pour lui-même;

Dans combien de temps pourrons nous rapatrier son corps, pourquoi...

Soudain il semble pris d'aphasie, et ne quitte plus des yeux le dos du siège lui faisant face.
Il serait vain de poursuivre plus avant une conversation avec le pauvre homme, terriblement affecté, au point que César se demande s'il ne mériterait pas de suivre une thérapie... Seul l'arrêt de la voiture affecte les muscles de Carçon... tel un zombie, son corps se réanime et sort de la voiture, toujours à regarder ses pieds, sans répondre aux adieux des agents de police, il se dirige vers les baraquements.

Les rares étudiants qui l'aperçoivent s'empressent de le rejoindre aux baraquements, ressentant visiblement son embarras, son chagrin.

César emboîte le pas à Carçon. L'état du pauvre homme l'attriste. Le laissant seul avec ses étudiants, il s'en va chercher ses affaires au baraquement où il a passé la nuit. Il est évident qu'il ne va pas s'imposer davantage en pareilles circonstances, d'autant que les recherches d'Éric risquent d'être compromises suite au drame...

Arrivé au préfabriqué, César appelle James pour l'informer des derniers évènements.

Edit MJ

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